Après notre atterrissage à Los Angeles, nous remontons 400
km au Nord pour faire étape non loin de North Fork, un petit village de 300
âmes. Nous sommes au pied de la Sierra Nevada et le climat est plutôt chaud et
sec : 36 °C à l’ombre en journée et un petit 15°C la nuit. C’est dans la
ferme de la famille Kern que nous allons passer les 4 prochaines semaines,
nourris, logés et blanchis en échange de 5 hr de travail 5 jours par semaine. Avec
cette formule, nous espérons dépasser le stade du touriste pour nous immerger
un peu plus dans la culture locale : nous n’allons pas être déçus du
voyage….
Dès notre arrivée, nous comprenons que ça va être à la
roots. Ici, il n’y a ni EDF ni Véolia. Ce sont les panneaux solaires qui
fournissent de quoi s’éclairer la nuit tombée et l’éolienne qui pompe l’eau de
source. Conséquences immédiates : on oublie la douche chaude et les
brushings (tout appareil chauffant faisant crasher le système électrique). On nous
attribue généreusement tout un bâtiment de l’exploitation. On a donc notre
propre petite maison dans la prairie tout équipée (bien que spartiate) avec une
jolie vue sur la cambrousse environnante.
Depuis le balcon de notre chambre.
Premier ptit' dèj dans la cuisine far-west
Petit coin sympa à 100 m de notre logis.
Idem
Coucher de soleil avec notre copain Poilu.
La pompe à eau.
Pompage
d’eau et carcasse de vieux chevy : Welcome to the 30’s in America .
Un chat américain qui n’a pas vraiment compris la différence
entre sa litière et notre moquette.
Maintenant c’est bien joli tout ça mais il va falloir travailler. La ferme produit toute sorte de fruits et légumes mais aussi des produits laitiers issus de leur élevage de chèvres. En tant que woofers, nous sommes mis à contribution sur tout un tas de travaux plus au moins exigeants vis-à-vis de nos petits organismes atrophiés d’employés de bureau. Le pompom de la pénibilité est remporté haut la main par le stockage du bois.
Wood chopping: testosterone requise.
Arrosage des semis de bon matin.
Mission sulfateuse
Les Vendredis, le travail se fait plus soft car on accompagne Hansel, le chef de la famille, à l’école primaire de North Fork où il anime le School Garden. Le School Garden c’est un peu la classe verte de chez nous. On amène les mioches patauger dans le fumier et ils sont contents ! Pour cette fois, ça sera décoration de la cabane à outils.
Et t'as intérêt à t'appliquer, non mais!
Hansel, le patriarche de la famille Kern ou le top level de
la roots attitude.
Petite sieste improvisée à côté de notre tas de fumier
préféré !
Durant ces demi-journée au School Garden,
on ne fait en réalité pas grand-chose et nous sommes surtout sidérés par
l’extra enthousiasme dont font part les américains pour la moindre petite
activité aussi insignifiante soit elle : tout est toujours so nice, so
awesome et on a tout le temps so much fun. Tu verses un peu de peinture dans un
bol : sooo nice ! Tu mets un
coup de pelle dans un tas de fumier : aaaawesome ! C’est de
l’auto-congratulation permanente et ce petit monde de bisournous nous fait bien
rire. D’ailleurs on doit avoir l’air un peu trop sérieux pour eux car une
petite écolière demande innocemment à Pâris : « Are you a
cyborg ? » Lequel répond plein de tact : « No, I’m French. »
La Kern Family Farm c’est aussi un peu
Martine à la ferme. Entre les boucs et les émeux, la ménagerie est complète.
Deux gros bergers des Pyrénées gardent le troupeaux contre d’éventuelles
attaques d’ours ou de lions des montagnes (oui oui !). Dans la collection
bébêtes pas cool, il y a aussi les serpents à sonnette. A notre arrivée, il
nous est d’ailleurs recommandé de ne pas marcher dans les hautes herbes le nez
au vent afin d’éviter les mauvaise rencontres.
You talkin’ to me ?
Pâris, l’ami des ptit’
bêtes.
Et hop, 3 pour le prix d’1 !
Et un canard gersois qui barbote.