Maintenant que nous avons récupéré le compère Jeremy à l’aéroport, c’est la fleur au fusil que nous partons à l’assaut de la côte Est. L’objectif initial est ambitieux : il s’agit de rallier Melbourne à Brisbane en un peu moins de 3 semaines.
Ce que nous ignorons, c’est que des conditions météo très défavorables sont en train de s’établir dans le Queensland (=l’état de Brisbane) et que nous n’allons pas être épargnés…
Au début, tout va bien, on remonte la côte en sifflotant et on fait quelques pit stop agréables à Wilson’s Prom, Croajigolong, Eden…
Nano-méduse à Croajigolong National Park
Eden
Puis, alors que nous nous dirigeons vers Canberra, le rêve tourne au cauchemar avec des trombes d’eau déversées nuit et jour sur les malheureux campeurs que nous sommes.
Jeremy risque sa vie plusieurs nuits sous sa petite tente qui tient le coup comme elle peut face aux bourrasques de vent et au déluge.
Brisbane et le Nord Est du NSW sont inondés, de nombreuses rivières sont en crues et des routes sont coupées…
Laurel et Hardi visitent Canberra, la capitale de l’Australie.
Heureusement, une accalmie nous permet de profiter du Royal National Park, au Sud de Sydney.
Premier p’tit dèj’ dans le parc, nous échappons malencontreusement le paquet de flocons d’avoine par terre. A notre grande surprise, nous attirons alors une nuée de perroquets cacatoès particulièrement friands de cette céréale.
Attaque de cacatoès sur la zone d’épandage involontaire.
Laissez passer : c’est moi qui ai la plus belle donc c’est moi l’plus fort !
Cacatoès attaque la caméra ! (vidéo à venir)
Après ces 2 jours agréables dans le parc, nous révisons une première fois notre itinéraire. Nous réalisons en effet que Brisbane se trouve beaucoup trop loin pour profiter pleinement de chacune des étapes. Nous resterons donc dans les environs de Sydney jusqu’au départ de Jeremy.
A cet instant, nous pensons alors, pauvres naïfs, que le pire est derrière nous niveau météo. C’est donc le cœur léger que nous mettons les voiles vers les Blue Mountains, à l’Ouest de Sydney.
Chemin faisant, nous nous arrêtons dans un parc animalier afin que Jeremy puisse voir de plus près les bestioles locales. Ci-dessous, un koala qui pionce dur, la tête dans le mur…
Nous atteignons les Blue Mountains sans encombre même si le ciel commence déjà à se voiler.
Malheureusement, nous allons, une nouvelle fois, essuyer les caprices du mauvais temps et passer une nuit de camping apocalyptique. On réussit même à s’embourber avec le van et tout le monde doit sortit pousser la chariotte dans la gadoue… (pas de photos car tout le monde était à la manœuvre !) Le moral des troupes est atteint : il faut un plan B euh… C !
Après consultation des bulletins météo à la bibliothèque de Bathurst, nous décidons de mettre cap vers le Sud-Ouest, avec la ferme intention de nous mettre au sec.
A la recherche du soleil perdu…
Quelques 300 km plus loin, nous arrivons enfin en terre promise :
Weddin Mountain National Park : Raaaah, du soleil !
Conimbla National Park :Les kangourous aussi sont de la partie !
Finalement, nous repartons en direction de Sydney et le beau temps ne nous quittera plus (ouf !).
Nous repassons dans les Blue Mountains. Ici, Govetts Leap, c’est quand même mieux quand il pleut pas !
Le fameux opéra de Sydney.
Sydney Harbour Bridge.
Bondi Beach, LA plage à surf (mais comme on sait pas faire, on ne fait que regarder…)
Ainsi s’achèvent nos vacances sur la côte Est. Elles ne furent pas de tout repos et il n’est pas certain que Jeremy veuille repartir en camping de sitôt mais avant de se quitter, voici l’indispensable « making of » du séjour :
Atelier rasage.
Atelier lessive ou souk de Marrakech…
Atelier racailles du 9-2
Après avoir déposé Jeremy à l’aéroport de Sydney, nous revoilà reparti pour notre vie de bohème. Notre prochaine étape se situe à quelques 500 km de là, à Lankey Creek, aux contreforts des Alpes australiennes. Nous y serons accueillis en tant que HelpXers par Peter et Diane qui nous hébergeront 2 semaines dans leur ferme…de dromadaires.
Nos hôtes : Peter, Diane (et Tess !)
Peter est retraité et déborde d’idées originales. Par exemple, il a racheté d’anciens wagons du métro de Melbourne, les a fait livrer dans son jardin les a complètement re-aménagés en bungalows. L’ensemble offre 30 couchages avec salles de bain, cuisine et tout le confort nécessaire.
Salle à manger
La cosina
Notre chambre !
Le patio
Mais le meilleur est à venir car les 4 rames de train se trouvent au beau milieu de l’enclos à dromadaires. Il arrive donc de se brosser les dents avec un chameau qui rumine à la fenêtre ou bien de voir passer une caravane à la tombée de la nuit.
Eh les lascars, v’nez voir, y a de nouveaux locataires !
Quel curieux animal…
Notre van, notre train… notre chameau !
De temps à autres, des groupes de touristes louent les wagons où viennent se faire promener en calèche tirée par un de nos amis à bosse mais cela reste occasionnel et Peter consacre la majorité de son temps à construire de nouvelles choses à base de matériaux de recup’. Nous l’aiderons entre autres à : transformer une vieille caravane en abri à bois, faire qqs travaux d’irrigation, couper du bois, préparer les wagons pour l’arrivée d’un groupe à la fin du mois, nourrir les chameaux, etc…
Nous passons 2 excellentes semaines. Peter est d’un naturel blagueur et il aime à semer des mots français dans la moitié de ses phrases (« tête de bite » ayant sa préférence). Il écrase les Red back (=araignée venimeuse) entre 2 doigts et découpe les Brown snakes (=serpent mortel) à la tronçonneuse : pas de doutes, on se sent en sécurité avec lui J
Déjeuner à Albury en compagnie de Peter et de 3 autres jeunes français qui nous ont rejoints sur la ferme.
Présentation de la caravane
Le cheptel de Peter compte 6 dromadaires dont 5 d’entre eux capturés dans le désert australien.
Nous apprenons que l’Australie est aujourd’hui le seul pays où l’on trouve des dromadaires à l’état sauvage. Les premiers spécimens ont en effet été importés d’Inde et d’Afghanistan par les colons. Ils se sont ensuite tellement bien adaptés au milieu qu’ils prolifèrent aujourd’hui comme des lapins et sont, en certains endroits, considérés comme des nuisibles !
Mais trêve de babillages et en avant pour le défilé :
Obi, le plus jeune des dromadaires et aussi le seul mâle (accessoirement le chouchou de Pâris)
Misty au réveil. Surnommée Velcro, car elle aime à coller les gens.
Eli, la plus âgée et la mieux dressée ! (cheese)
Terrible, la plus balèze et la moins finaude : quand elle nous arrive dessus au galop, on fait pas les malins !
Brighty (et Peter), plus discrète que les autres mais très amicale ; on la reconnaît grâce à sa robe claire.
Lucie, la petite craintive difficile à approcher (sauf si on a des gâteaux…)
Nous aurions bien prolongé notre séjour chez Peter mais le « devoir » nous appelle. Nous avons en effet 4000 km à couvrir le plus rapidement possible afin de rejoindre la côte Ouest et l’océan Indien.
Merci Peter et Diane pour votre bonne humeur et votre accueil. La Lost Patrol Camel Farm restera sans aucuns doutes parmi nos meilleurs souvenirs d’Australie !