Après 10 hr de traversée en ferry (avec le van dans la
soute), nous débarquons enfin dans la partie la plus septentrionale de
l’Australie : la Tasmanie.
HelpX à Ross
Pour les 15 premiers jours, on a
décidé de faire du HelpX (traduisez Help Exchange). Petit frère du wwoofing, ce
système permet d’être mis en relation avec des locaux qui offrent gite et
couvert en échange d’un peu d’aide sur leur propriété. Nous atterrissons donc
près du village de Ross, chez la famille Mc Cure.
Monsieur Mc Cure (Jon de son
prénom) a en effet décidé de se lancer
dans la construction d’un mur d’enceinte de 50 m de long sur 2 m de haut à base
de… bottes de pailles. Nous allons donc nous transformer en apprentis maçons
pour les 2 semaines à venir.
Mais d’abord, plantage du
décor :
En débarquant en Tasmanie, on
croyait trouver un paysage de jungle humide et verte. Eh bien ça ne sera pas
pour cette fois, car les plaines centrales où nous nous trouvons sont plutôt
d’immenses prairies jaunes, couvertes de moutons élevés pour leur laine.
D’ailleurs, les moutons sont des
animaux absolument fascinants. Très peureux, ils se déplacent exclusivement en
suivant l’arrière train de l’un de leur congénère. De ce fait, il peut parfois
arriver que, lors d’un déplacement, le troupeau soit amené à former un cercle.
C’est alors un carrousel interrompu de moutons galopant les uns derrière les autres,
en cercle. Chaque mouton continue de courir mais aucun ne sait au juste
pourquoi…
Et entre 2 troupeaux de moutons,
se trouve notre nouvelle maison :
Comme la plupart des anciens
bâtiments de Tasmanie, la maison a originellement été bâtie par les bagnards
envoyés comme main d’œuvre gratuite aux colons du 19e siècle.
Sauf qu’aujourd’hui on est au 21e
siècle et les bagnards c’est nous ! Alors voici l’avancée des travaux en
images :
Maintenant il va falloir habiller
tout ça. C’est donc là que les choses marrantes commencent avec la préparation
de tout un tas de mélasses plus salissantes les unes que les autres.
Touillage de la chaux (attention les yeux !)
Malaxage du torchis
Pâris et Hayato écoutant religieusement les conseils de Marc, notre
maître Béton.
Moi, Pâris et Jon, maniant la truelle pour couvrir la paille d’une
mixture à base de chaux.
La building
team : Hayato, Marc, Jon, Pâris, Anaïs
Mais ces 2 semaines se sont aussi
révélées être la meilleure expérience humaine depuis notre départ. La famille
de Jon, composée de sa femme Maddy et de leurs deux bambins, Harry et Hugo,
nous a accueillis comme de vrais amis et les discussions furent nombreuses et
enrichissantes.
Nous avons de plus, été rejoints
par Hayato, voyageur japonais, lui aussi de passage chez les Mac Cure, et avec
qui nous avons pu faire quelques sorties dans les environs.
De G à D : Hayato, Maddy, Pâris, Hugo, Jon, Anaïs et Harry
Comme on est de repos le
week-end, on en profite pour aller faire un tour au Freycinet National Park.
Cap Tourville (Freycinet National Park)
Sleepy Beach (Freycinet National Park )
Wallaby de Bennet sur la plage
de Wineglass Bay (Freycinet National Park)
Le tour de la Tasmanie
Nous prenons congé de la famille
Mc Cure le 20 Janvier pour attaquer le tour de l’île. Nous nous dirigerons
d’abord vers les contrées sauvages de l’Ouest, avant de visiter le sud et la
capitale de l’état, Hobart, pour finalement remonter par les plages idylliques
de l’Est.
Suivez la carte et les numéros
pour un slideshow du voyage :
1-
Launceston
Au cœur de la deuxième plus grande ville de Tasmanie (soit
70000 hab.), la gorge de la Cataract Gorge offre un écrin de verdure inattendu où
viennent paître les citadins tasmaniens.
2- Walls of Jerusalem
4 hr de marche pour atteindre ce plateau
entouré de murailles !
3- Craddle
Mountain
L’attraction numéro 1 de Tasmanie. Un relief
montagneux dont le pic principal rappellerait la forme d’un berceau. Pas de
chance pour nous, le temps n’est pas de la partie et le « Craddle »
reste dans la brume.
4- Burnie - Reserve de Fernglade
Les berges de l’Emu river sont
reconnues pour l’observation d’ornithorynques. Ces animaux très craintifs sont
réputés difficiles à observer dans leur milieu naturel mais c’est notre jour de
chance. Après qqs minutes de gué, une silhouette de mini-crocodile munie d’un
bec de canard se met à fendre l’eau avant de disparaître dans un léger
bouillonnement : on a vu notre premier « platypus », youpi !
5- Rocky Cape
Balade au départ de Sisters Beach en direction des grottes aborigènes.
Petite anémone faisant bronzette.
6- Stanley, the Nut
Ascension de la « Nut », un bouchon volcanique de 143 m
surplombant la petite ville bien rangée de Stanley. (Admirez la localisation
exceptionnelle du cimetière).
7- Green Point
Tout à l’Ouest, un camping de surfeurs au
milieu des vaches.
8-
Arthur River , the Edge of the world
La côté ouest de la Tasmanie est balayée par des vents violents. Et
pour cause, la prochaine terre émergée n’est autre que l’Afrique du sud, à 10000 km, soit pas grand-chose pour casser ce que l’on appelle les 40e Rugissants : ça
décoiffe !
9- La Western Explorer Road
110 km de piste caillouteuse (i.e no bitume) dans la cambrousse déserte pour atteindre Corinna, une
ville dont la population officielle est de …5 habitants !
10- Corinna, à la recherche du
Thylacine.
Le Thylacine, ou tigre de
Tasmanie a été exterminé par les colons au siècle précédant. Le dernier spécimen
serait mort au zoo de Hobart, en 1936. Cependant, depuis cette date, de
nombreux témoignages (sans preuves !) ont reporté la présence de l’animal
dans différentes régions de la Tasmanie. Le mystère persiste donc sur la survie
potentielle de la bête. En ce qui nous concerne, nous faisons chou blanc dans notre
quête du Thylacine et ne croisons qu’un Tiger snake, un gros serpent noir
venimeux… En attendant, les Tasmaniens ont trouvé un moyen afin d’alléger leur
conscience en érigeant le tigre en symbole de leur île (dans le mm genre, voir
la relation australien/aborigène). Ca ne les fera pas revenir mais bon, c’est
l’intention qui compte…
11- Strahan, à l’embouchure de
la Gordon River
Balade au milieu des fougères géantes jusqu’aux chutes de Hogarth.
12- Queenstown, le Germinal tasmanien
Bien que les Tasmaniens soient les chefs de file en matière de
conservation de l’environnement, cela ne les a pas empêché de raboter la moitié
des montagnes entourant la ville de Queenstown, à la recherche de cuivre. Résidu du minage à ciel ouvert, ce gros trou fait aujourd’hui figure d’attraction touristique.
Nelson Falls.
14- Lake St Clair
Un Echidna peu farouche qui se laisse même « caresser » alors
qu’il est tout affairé à déterrer de croustillantes fourmis.
Le saviez vous ? L’Echidna
appartient à la même famille que les ornithorynques i.e, il pond des œufs mais
allaite ensuite ses petits : chelou la bestiole !
15- Mount Field
Et encore un chute
d’eau ! Ce qui est sûr, c’est que contrairement au reste de l’Australie,
la Tasmanie ne manque pas d’eau…
16- Hobart, la capitale
Vue d’Hobart depuis le mont Wellington.
Vue d’Hobart depuis la demeure de notre logeuse, thia Stella (eh oui,
encore la mafia grecque !)
Parenthèse sur : La machine à caca de Mona
Le musée d’art moderne d’Hobart
(= le Mona) est la propriété de Mr Walsh, un mécène local. En grand
humaniste qu’il est, Mr Walsh a décidé de faire profiter au plus grand nombre
de sa collection. Il a donc ouvert les portes du Mona, joyau mondial de l’art moderne, reconnu et
adulé de tous.
En tant qu’esthètes raffinés,
nous tenions à vous faire partager notre intérêt pour l’une des « œuvres
d’art » qui nous a le plus bouleversés : j’ai nommé Cloaca
ou, plus vulgairement, la machine à caca.
Cet esthétique assemblage de
réacteurs reproduit le fonctionnement de l’intestin humain. En entrée, nous
avons eau et nourriture. En sortie, eh bien un petit paquet d’excréments est
délivré toute les qqs heures (odeur incluse). Mister Walsh est un génie, il a
réussi à nous faire payer 20 $ l’entrée pour venir admirer… de la merde !
17- Tasman Peninsula :
Kangourous, Diables et Bagnards
Le fils de Stella, Stan, nous
embarque pour une sortie à la Tasman Peninsula. Premier pit stop, le wildlife
sanctuary où nous pourrons, entre autres, observer de près les fameux diables
de Tasmanie.
Stan (en arrière plan) et Pâris en train de se faire de nouveau amis.
,
Ouh les
petits diables de Tasmanie, comme ils sont chous…
Ne vous y méprenez pas, ces adorables
peluches sont de féroces charognards et se nourrissent d’absolument tout ce qui
peut rester sur une carcasse (os et fourrure compris). Pour couronner le tout,
ils poussent des cris atroces, dignes d’un exorcisme (lancez la vidéo ci-dessous avec le son).
Voilà sûrement pourquoi les premiers explorateurs les ont baptisés Diables...
Décimés par un cancer contagieux
depuis 20 ans, les
diables ont bien failli disparaître. Le gouvernement a décidé de lancer un vaste
programme de sauvegarde en prélevant des sujets sains dans la nature et en les
maintenant à l’abri de la maladie, en captivité. Une fois que tous les diables
sauvages seront morts, les diables sains seront relâchés pour repeupler l’ile,
en espérant que la maladie ai disparu avec les premiers.
Tout au bout de la péninsule, se trouvent les ruines du pénitencier de
Port Arthur : le cadre est plutôt sympathique et à défaut de liberté, les
bagnards avaient au moins une jolie vue !
18- Bruny Island
Tous les soirs, des hordes de
petits pingouins émergent de l’océan, après une dure journée de pêche, pour
aller se refugier dans leurs terriers, au milieu des dunes. Le crépuscule est
donc le moment idéal pour les observer se dandiner dans le sable.
Des centaines de petites empreintes de pingouins ! Pas de doute,
c’est là qu’il faut se poster pour attendre leur retour.
Balade jusqu’au Cape Flute.
19- Richmond bridge
Fièrement présenté comme LE plus
vieux pont d’Australie. Soit un ouvrage de… 1823. Les Australiens ont tellement
peu de vestiges qu’ils sont très protecteurs du moindre caillou datant de plus
de 100 ans. Rien d’exceptionnel pour les européens blasés de vieilles pierres
que nous sommes.
20-
Orford
Un ptit coin de paradis à l’embouchure de la Prosser river. Au loin Maria island.
21- Friendly Beach
Mais oui, on peut se
baigner en Tasmanie (par contre faut courir pour se réchauffer…)
On a même notre
wallaby de compagnie qui surveille la préparation du dîner.
22- Apsley-Douglas
Farniente sur les pierres chaudes.
23- Narawtapu National Park
Narawtapu, quel nom étrange et difficile à retenir !
Heureusement, la dame de l’office de tourisme vient à notre rescousse et nous
donne son astuce mémno-techique : phonétiquement Narawtapu se prononce en
anglais comme… « Now I wanna poo ». Merci madame !
Premièrement fois que l’on voit des wombats. Ce petit ours herbivore
sort de son terrier à la tombée du jour pour aller paître tel un mouton !
Bonjour Wombat!
24- Mount William
Encore un endroit excellent pour l’observation de la faune
locale. On part en safari de nuit à la rencontre des marsupiaux nocturnes comme
les opossums.
Jeu n°1 : Trouvez l’opossum qui se cache dans cet eucalyptus.
Jeu n°2 : Trouvez l’opossum qui se cache dans notre poubelle..
25- Bay of Fires
26- Griffin Campground : dernière
nuit en Tasmanie
Maintenant qu’on a compris que
les possums aimaient nos poubelles, on va s’en servir comme appât afin de les
observer directement depuis le van, tel un chasseur dans sa palombière
(malin !). Voyons voir ce qu’on attrape…
Tiens, voilà un Spotted
Tailed Quoll !
Suivi d’un Eastern Quoll (celui là est un peu flippant…)
Peu de temps après, les possums débarquent pour tout mettre à
sac !
Au matin du 15 Février, nous
ramassons nos poubelles éparpillées et nous levons le camp une dernière fois.
Notre voyage en Tasmanie s’achève
(snif). Nous repartons ce week-end sur Melbourne pour récupérer Jérémy à
l’aéroport et entamer un graaaand tour de l’Australie. Au programme, 15000 km
en un peu moins de 4 mois : youhou !