vendredi 15 février 2013

Cap au Sud : l’île aux Diables !


Après 10 hr de traversée en ferry (avec le van dans la soute), nous débarquons enfin dans la partie la plus septentrionale de l’Australie : la Tasmanie.


HelpX à Ross

Pour les 15 premiers jours, on a décidé de faire du HelpX (traduisez Help Exchange). Petit frère du wwoofing, ce système permet d’être mis en relation avec des locaux qui offrent gite et couvert en échange d’un peu d’aide sur leur propriété. Nous atterrissons donc près du village de Ross, chez la famille Mc Cure.


Monsieur Mc Cure (Jon de son prénom) a en effet décidé  de se lancer dans la construction d’un mur d’enceinte de 50 m de long sur 2 m de haut à base de… bottes de pailles. Nous allons donc nous transformer en apprentis maçons pour les 2 semaines à venir.

Mais d’abord, plantage du décor :

En débarquant en Tasmanie, on croyait trouver un paysage de jungle humide et verte. Eh bien ça ne sera pas pour cette fois, car les plaines centrales où nous nous trouvons sont plutôt d’immenses prairies jaunes, couvertes de moutons élevés pour leur laine.
D’ailleurs, les moutons sont des animaux absolument fascinants. Très peureux, ils se déplacent exclusivement en suivant l’arrière train de l’un de leur congénère. De ce fait, il peut parfois arriver que, lors d’un déplacement, le troupeau soit amené à former un cercle. C’est alors un carrousel interrompu de moutons galopant les uns derrière les autres, en cercle. Chaque mouton continue de courir mais aucun ne sait au juste pourquoi…

Et entre 2 troupeaux de moutons, se trouve notre nouvelle maison :


Comme la plupart des anciens bâtiments de Tasmanie, la maison a originellement été bâtie par les bagnards envoyés comme main d’œuvre gratuite aux colons du 19e siècle.
Sauf qu’aujourd’hui on est au 21e siècle et les bagnards c’est nous ! Alors voici l’avancée des travaux en images :
 Avant

 Pendant : Hayato et Pâris faisant les niveaux.

 Après !

Maintenant il va falloir habiller tout ça. C’est donc là que les choses marrantes commencent avec la préparation de tout un tas de mélasses plus salissantes les unes que les autres.

Touillage de la chaux (attention les yeux !)

Malaxage du torchis

Pâris et Hayato écoutant religieusement les conseils de Marc, notre maître Béton.

Moi, Pâris et Jon, maniant la truelle pour couvrir la paille d’une mixture à base de chaux.

La building team : Hayato, Marc, Jon, Pâris, Anaïs

Mais ces 2 semaines se sont aussi révélées être la meilleure expérience humaine depuis notre départ. La famille de Jon, composée de sa femme Maddy et de leurs deux bambins, Harry et Hugo, nous a accueillis comme de vrais amis et les discussions furent nombreuses et enrichissantes.
Nous avons de plus, été rejoints par Hayato, voyageur japonais, lui aussi de passage chez les Mac Cure, et avec qui nous avons pu faire quelques sorties dans les environs.

De G à D : Hayato, Maddy, Pâris, Hugo, Jon, Anaïs et Harry

Comme on est de repos le week-end, on en profite pour aller faire un tour au Freycinet National Park.



Wineglass Bay (Freycinet National Park)

Cap Tourville (Freycinet National Park)

Sleepy Beach (Freycinet National Park)

Wallaby de Bennet  sur la plage de Wineglass Bay (Freycinet National Park)

Le tour de la Tasmanie

Nous prenons congé de la famille Mc Cure le 20 Janvier pour attaquer le tour de l’île. Nous nous dirigerons d’abord vers les contrées sauvages de l’Ouest, avant de visiter le sud et la capitale de l’état, Hobart, pour finalement remonter par les plages idylliques de l’Est.
Suivez la carte et les numéros pour un slideshow du voyage :



1-    Launceston

Au cœur de la deuxième plus grande ville de Tasmanie (soit 70000 hab.), la gorge de la Cataract Gorge offre un écrin de verdure inattendu où viennent paître les citadins tasmaniens.

2-  Walls of Jerusalem

4 hr de marche pour atteindre ce plateau entouré de murailles !

3- Craddle Mountain

L’attraction numéro 1 de Tasmanie. Un relief montagneux dont le pic principal rappellerait la forme d’un berceau. Pas de chance pour nous, le temps n’est pas de la partie et le « Craddle » reste dans la brume.

4-  Burnie - Reserve de Fernglade

 

Les berges de l’Emu river sont reconnues pour l’observation d’ornithorynques. Ces animaux très craintifs sont réputés difficiles à observer dans leur milieu naturel mais c’est notre jour de chance. Après qqs minutes de gué, une silhouette de mini-crocodile munie d’un bec de canard se met à fendre l’eau avant de disparaître dans un léger bouillonnement : on a vu notre premier « platypus », youpi !



5-  Rocky Cape

Balade au départ de Sisters Beach en direction des grottes aborigènes.

Petite anémone faisant bronzette.

6-  Stanley, the Nut

Ascension de la « Nut », un bouchon volcanique de 143 m surplombant la petite ville bien rangée de Stanley. (Admirez la localisation exceptionnelle du cimetière).

7-  Green Point

Tout à l’Ouest, un camping de surfeurs au milieu des vaches.

8-  Arthur River, the Edge of the world

La côté ouest de la Tasmanie est balayée par des vents violents. Et pour cause, la prochaine terre émergée n’est autre que l’Afrique du sud, à 10000 km, soit pas grand-chose pour casser ce que l’on appelle les 40e Rugissants : ça décoiffe !

9- La Western Explorer Road

110 km de piste caillouteuse (i.e no bitume) dans la cambrousse déserte pour atteindre Corinna, une ville dont la population officielle est de …5 habitants !

10- Corinna, à la recherche du Thylacine.


Le Thylacine, ou tigre de Tasmanie a été exterminé par les colons au siècle précédant. Le dernier spécimen serait mort au zoo de Hobart, en 1936. Cependant, depuis cette date, de nombreux témoignages (sans preuves !) ont reporté la présence de l’animal dans différentes régions de la Tasmanie. Le mystère persiste donc sur la survie potentielle de la bête. En ce qui nous concerne, nous faisons chou blanc dans notre quête du Thylacine et ne croisons qu’un Tiger snake, un gros serpent noir venimeux… En attendant, les Tasmaniens ont trouvé un moyen afin d’alléger leur conscience en érigeant le tigre en symbole de leur île (dans le mm genre, voir la relation australien/aborigène). Ca ne les fera pas revenir mais bon, c’est l’intention qui compte…

11- Strahan, à l’embouchure de la Gordon River

Balade au milieu des fougères géantes jusqu’aux chutes de Hogarth.

12- Queenstown, le Germinal tasmanien

Bien que les Tasmaniens soient les chefs de file en matière de conservation de l’environnement, cela ne les a pas empêché de raboter la moitié des montagnes entourant la ville de Queenstown, à la recherche de cuivre.  Résidu du minage à ciel ouvert, ce gros trou  fait aujourd’hui figure d’attraction touristique.

13- Lyell Highway

Nelson Falls.

14- Lake St Clair

Un Echidna peu farouche qui se laisse même « caresser » alors qu’il est tout affairé à déterrer de croustillantes fourmis.
Le saviez vous ? L’Echidna appartient à la même famille que les ornithorynques i.e, il pond des œufs mais allaite ensuite ses petits : chelou la bestiole !

15- Mount Field

Et encore un chute d’eau ! Ce qui est sûr, c’est que contrairement au reste de l’Australie, la Tasmanie ne manque pas d’eau…

16- Hobart, la capitale

Vue d’Hobart depuis le mont Wellington.

Vue d’Hobart depuis la demeure de notre logeuse, thia Stella (eh oui, encore la mafia grecque !)


Parenthèse sur : La machine à caca de Mona

Le musée d’art moderne d’Hobart (= le Mona) est la propriété  de Mr Walsh, un mécène local. En grand humaniste qu’il est, Mr Walsh a décidé de faire profiter au plus grand nombre de sa collection. Il a donc ouvert les portes du Mona,  joyau mondial de l’art moderne, reconnu et adulé de tous.
En tant qu’esthètes raffinés, nous tenions à vous faire partager notre intérêt pour l’une des « œuvres d’art » qui nous a le plus bouleversés : j’ai nommé Cloaca ou, plus vulgairement, la machine à caca.


Cet esthétique assemblage de réacteurs reproduit le fonctionnement de l’intestin humain. En entrée, nous avons eau et nourriture. En sortie, eh bien un petit paquet d’excréments est délivré toute les qqs heures (odeur incluse). Mister Walsh est un génie, il a réussi à nous faire payer 20 $ l’entrée pour venir admirer… de la merde !

17- Tasman Peninsula : Kangourous, Diables et Bagnards

Le fils de Stella, Stan, nous embarque pour une sortie à la Tasman Peninsula. Premier pit stop, le wildlife sanctuary où nous pourrons, entre autres, observer de près les fameux diables de Tasmanie.

Stan (en arrière plan) et Pâris en train de se faire de nouveau amis.
 Ouh les petits diables de Tasmanie, comme ils sont chous…

Ne vous y méprenez pas, ces adorables peluches sont de féroces charognards et se nourrissent d’absolument tout ce qui peut rester sur une carcasse (os et fourrure compris). Pour couronner le tout, ils poussent des cris atroces, dignes d’un exorcisme (lancez la vidéo ci-dessous avec le son).

Voilà sûrement pourquoi les premiers explorateurs les ont baptisés Diables...
Décimés par un cancer contagieux depuis 20 ans, les diables ont bien failli disparaître. Le gouvernement a décidé de lancer un vaste programme de sauvegarde en prélevant des sujets sains dans la nature et en les maintenant à l’abri de la maladie, en captivité. Une fois que tous les diables sauvages seront morts, les diables sains seront relâchés pour repeupler l’ile, en espérant que la maladie ai disparu avec les premiers.

Tout au bout de la péninsule, se trouvent les ruines du pénitencier de Port Arthur : le cadre est plutôt sympathique et à défaut de liberté, les bagnards avaient au moins une jolie vue !

18- Bruny Island

Tous les soirs, des hordes de petits pingouins émergent de l’océan, après une dure journée de pêche, pour aller se refugier dans leurs terriers, au milieu des dunes. Le crépuscule est donc le moment idéal pour les observer se dandiner dans le sable.

Des centaines de petites empreintes de pingouins ! Pas de doute, c’est là qu’il faut se poster pour attendre leur retour.




Balade jusqu’au Cape Flute.

19- Richmond bridge

Fièrement présenté comme LE plus vieux pont d’Australie. Soit un ouvrage de… 1823. Les Australiens ont tellement peu de vestiges qu’ils sont très protecteurs du moindre caillou datant de plus de 100 ans. Rien d’exceptionnel pour les européens blasés de vieilles pierres que nous sommes.


20-                    Orford

Un ptit coin de paradis à l’embouchure de la Prosser river. Au loin Maria island.

21- Friendly Beach


Mais oui, on peut se baigner en Tasmanie (par contre faut courir pour se réchauffer…)

On a même notre wallaby de compagnie qui surveille la préparation du dîner.

22- Apsley-Douglas

Farniente sur les pierres chaudes.

23- Narawtapu National Park

Narawtapu, quel nom étrange et difficile à retenir ! Heureusement, la dame de l’office de tourisme vient à notre rescousse et nous donne son astuce mémno-techique : phonétiquement Narawtapu se prononce en anglais comme… « Now I wanna poo ».  Merci madame !

Premièrement fois que l’on voit des wombats. Ce petit ours herbivore sort de son terrier à la tombée du jour pour aller paître tel un mouton !

Bonjour Wombat!

Bakers Beach

24- Mount William

Encore un endroit excellent pour l’observation de la faune locale. On part en safari de nuit à la rencontre des marsupiaux nocturnes comme les opossums.

Jeu n°1 : Trouvez l’opossum qui se cache dans cet eucalyptus.

Jeu n°2 : Trouvez l’opossum qui se cache dans notre poubelle..


25- Bay of Fires


26- Griffin Campground : dernière nuit en Tasmanie

Maintenant qu’on a compris que les possums aimaient nos poubelles, on va s’en servir comme appât afin de les observer directement depuis le van, tel un chasseur dans sa palombière (malin !). Voyons voir ce qu’on attrape…

Tiens, voilà un Spotted Tailed Quoll !

Suivi d’un Eastern Quoll (celui là est un peu flippant…)

Peu de temps après, les possums débarquent pour tout mettre à sac !

Au matin du 15 Février, nous ramassons nos poubelles éparpillées et nous levons le camp une dernière fois.
Notre voyage en Tasmanie s’achève (snif). Nous repartons ce week-end sur Melbourne pour récupérer Jérémy à l’aéroport et entamer un graaaand tour de l’Australie. Au programme, 15000 km en un peu moins de 4 mois : youhou !