dimanche 23 décembre 2012

Road Trip n°1 : Le Victoria

Pour ce premier trip, nous allons tester notre van sur les routes du Victoria sur une quinzaine de jours seulement. Nous avons en effet prévu de revenir à Melbourne pour y passer les fêtes de fin d’année, en famille.
Le contour vert sur la carte ci-dessous représente notre boucle dans le Victoria, soit à peu près 2000 km.

Rapport d’échelle entre l’Europe et l’Australie.

Mais avant d’envoyer les photos de paysages et d’animaux voici notre retour d’expérience sur la vie de romanichel euh, en camping. 
D’abord, faire du camping, c’est redescendre sur les tous premiers étages de la pyramide de Maslow :

Les besoins primaires du genre manger/boire/dormir redeviennent la préoccupation numéro 1 et tout ce qui, d’habitude, est assuré par le confort de la société moderne devient un problème.

Nos 10 commandements du parfait petit campeur

1-L’eau, tu économiseras
Cette considération  toute simple est cependant lourde de conséquences (vaisselle, lessive, cuisine…). 
Quelques exemples en images :

La dernière génération de lave vaisselle : l’océan Pacifique.

Mise en place du système de récupération d’eau de pluie par notre ingénieur eau potable

Douche… hebdomadaire

2-Contre les insectes tu lutteras
Contre toute attente, un insecte, a priori totalement innocent chez nous, arrive ici à détrôner le moustique en terme de pénibilité. Il s’agit de … la mouche ! D’abord une mouche n’est jamais seule, elle a tjs un max de copines mouches. Et surtout, la mouche et ses copines mouches ont la fâcheuse tendance à s’agglutiner sur nous comme elles le feraient sur une vache dans un pré.

Armes de destruction massive anti-mouches.

Force est de constater que la mouche française est bien plus finaude que sa consoeur australienne. Cette dernière se laisse en effet massacrer avec une étonnante facilité.

3- Tes standards d’hygiène tu abaisseras (conséquence partielle du point 1)
Cela va sans dire, on ne va pas au lavoir tous les 4 matins et on ne va pas non plus trimballer une remorque de linge sale donc mieux vaut apprendre à pas trop se salir…ou à accepter le look Jacouille J


4- Le bois, toujours tu ramasseras
En tant que campeurs avertis, nous sommes toujours à l’affût d’un bon spot à bois pour notre barbec.
Campeur posant devant son feu.

4- La cuisine au feu de bois tu maîtriseras

Flammes de 2 mètres ou braises en fin de vie, qu’importe : il faut que ça cuise !

Nous testons entres autres le très australien camp-oven qui permet de recréer la cuisson au four grâce à une marmite en fonte recouverte de braises :

On a même réussi à faire du pain !

5- Dans les bois, tu chieras
Là aussi, c’est tout un art. Certains écrivent même des bouquins à ce noble sujet (http://livre.fnac.com/a1185797/Kathleen-Meyer-Comment-chier-dans-les-bois).

Individu à la recherche d’un buisson.

6- La mode, tu oublieras

Cherchez l’erreur…
Les claquettes hollandaises (très pratiques quand ça se rafraichit le soir !)

Au mois de Novembre, les australiens gardent la ‘stache pour de vagues raisons de solidarité (http://en.wikipedia.org/wiki/Movember). Comme nous, on est super solidaire, on garde la ‘stache pour le reste du voyage J

Les paysages du Victoria

Le circuit:
  
1- La Great Ocean Road

Tout au sud du Victoria la Great Ocean Road serpente sur 200 km le long de la côté entre Melbourne et Warrnambool. Plages de surf d’un côté, collines verdoyantes et forêts d’eucalyptus de l’autre, offrent au visiteur d’étonnantes variétés de paysages. Pas étonnant que l’endroit fasse parti des spots les plus touristiques de l’Australie.



Les verts pâturages (beaucoup de vaches et de moutons dans le coin)

Eucalyptus, fougères géantes et chutes d’eau dans la forêt pluviale d’Otway.

Pour nos 2 derniers jours sur la côte, l’Australie joue à la Normandie et ça fait ça :
Les 12 Apôtres sont des blocs de falaises  ayant mieux résisté à l’érosion et se retrouvant de ce fait isolés de la côte. De temps à autres, un apôtre se casse la gueule dans la mer laissant les australiens orphelins d’un morceau de leur patrimoine naturel…

Le pont de Londres : dans les années 90,  la partie qui reliait les deux morceaux de falaise s’est à son tour effondrée dans la mer, abandonnant 2 touristes sur la nouvelle île !
  
2- Les Grampians

Un peu au Nord de la Great Ocean Road, se trouve le parc national des Grampians. Beaucoup de possibilités de ballades dans cette zone montagneuse et des spots de camping sauvage très sympa !

Juste avant d’arriver aux Grampians, le mont Arapiles offre un beau panaroma sur la plaine environnante.

Reid Lookout (Grampians)

Piste de terre (Grampians) : idéal si vous souhaitez repeindre un van blanc en marron.

Ballade sur le site du « Grand canyon » (Grampians)

Chutes Mac Kenzie (Grampians)

3- Les Goldfields

Entre Melbourne et les Grampians se trouve une région aux sous-sols riches en or appelés à juste titre les Goldfields. Ayant bénéficié d’un afflux constant de richesse pendant toute la première moitié du 20e siècle, ces villes de l’or se sont payé le luxe de beaux bâtiments en pierre et on se croirait presque en Europe !

Parc dans le centre ville de Bendigo.
Clocher de la cathédrale de Bendigo (perso, je trouve qu’on dirait le clocher de Solomiac dans le Gers)
 On en profite quand même pour aller visiter une ancienne mine d’or dont le puits principal se trouve en plein centre-ville.

Suivez le guide !

4- La Murray River

Le temps passe et il nous reste seulement que quelques jours avant Noël et le retour sur Melbourne. Avant de remettre cap au sud, nous remontons jusqu’à la Murray River qui sert de frontière naturelle entre le Victoria et le New South Wales. La région est connue pour son fort ensoleillement. Seule attraction touristique du coin, les bateaux à vapeur autrefois utilisés pour le transport des marchandises et aujourd’hui recyclés en bateaux mouches…


5- Le High Country

On entame la redescente vers Melbourne en passant rapidement dans cette région qui parait-il aurait de la neige en hiver. Pour l’heure, il fait plutôt 30°C …. Nous montons notre campement non loin du lac Eildon pour notre dernière nuit de camping.

Lac Eildon et son barrage.


Les rencontres avec la wildlife 

Les rencontres avec les animaux sauvages sont très fréquentes. Les kangourous sont par exemple relativement indifférents pour peu que l’on maintienne une distance minimum. D’autres sont carrément amicaux (voir plus bas, le roman photo de Coco). 

Kangaroo versus Human : round 1

Le saviez-vous ? Le cri du si mignon koala ressemble à un très bruyant grognement de cochon. La première fois, on a cru qu’il y avait un sanglier à côté de notre campement…

Koala dans son eucalyptus.

Les oiseaux quant à eux foisonnent aussi bien à la campagne qu’à la ville avec, en autres, toute une gamme de perroquets. Au matin de notre première nuit de camping, un petit perroquet vert et rouge nous a d’ailleurs bcp surpris en venant, plein d’assurance, réclamer son petit déjeuner à


Plus rarement, on croise aussi des émeus, des sortes d’autruches assez trouillardes :

Encore plus trouillard, l’Echidna. Ce gros hérisson au nez en trompette a la manie de s’enterrer à la moindre approche :
A gauche : Echidna en pleine tentative d’évasion sous-terraine.
A droite : L'animal entier.

Welcome to Melbourne !

Après une brève escale à Auckland, nous atterrissons à Melbourne le 18 Novembre. Un comité d’accueil des plus chaleureux, composé de la moitié de la famille grecque de Pâris sur 3 générations, nous attend à l’aéroport.  Nous serons logés chez Nectaria, la fille de la cousine de la mère de Pâris J, qui habite Oakleigh, dans la banlieue Sud-Est de Melbourne.


Pour nos 3 premières semaines en Australie, nous oscillerons entre préparation de notre road trip (avec notamment la recherche du van) et sorties locales, organisées par Nectaria et son copain Adam.

Melbourne côté montagne

Le « pic » Dandenong se trouve à qqs 40 km à l’est de Melbourne et permet, du haut de ses 633 m, d’avoir une vue dégagée de Melbourne et sa banlieue.

Melbourne en tout petit à l’horizon (mais si on y voit !)

Le coin est très vert et assez pittoresque avec ses petites boutiques et ses restos. 

Resto anglais de renom sur le Mont Dandenong : le Miss Marple
A droite : Nectaria et moi-même nous extasiant devant une construction gustative des plus audacieuse à le Vicar’s Folly (c’est le nom de la glace)


Melbourne la multi culturelle

Rapidement, il nous a semblé que les communautés étaient beaucoup mieux acceptées ici que chez nous. L’Australie ayant été peuplée par des vagues d’immigration relativement récentes (Grèce, Italie, Asie…), il y a encore pas mal de monde qui parle anglais avec un accent plus ou moins exotique et les différentes traditions cohabitent dans une ambiance bon enfant.
Dans la famille de Pâris, le bilinguisme grec-anglais est de mise et j’apprends rapidement mes premières insultes dans la langue d’Homère… (Rizi, rizi, o colo su sphirizi ;-) )

Feuilles de vigne et taztiki à foison pour ce repas en famille avec de gauche à droite : Christina, Nectaria, moi, Paroulio, Thia (=tante) Dimitria, Thio  George, Adam (et George junior qui prend la photo).


Melbourne côté océan

Melbourne se trouve dans une énorme baie de 60 kms de diamètre formée à l’est par la péninsule de Mornington. C’est là que nous conduit Nectaria, pour notre deuxième escapade. Lieu de villégiature privilégié des Melbourniens pour Noël et Nouvel An, l’endroit est encore assez désert en cette fin de printemps.

Visite du jardin d’Ashcombe (Mornington penisula)

Étonnamment, les dunes et la végétation nous font assez souvent  penser à la côté Atlantique française.

Tout au bout de la péninsule de Mornington :  400 km au large, se trouve la Tasmanie !


Melbourne côté ville

Melbourne est une ville où il fait bon déambuler. Entre les grands boulevards à l’américaine, on retrouve un certain nombre de petites rues piétonnes, blindées d’échoppes et de resto hétéroclites. L’architecture mêle constructions modernes et façades du XIXe.

La gare, tchou tchou !


Federation square

Maison de paille sur fond de building d’acier

Ce qui nous a le plus étonnés en arrivant :
-          le bruit du feu vert pour piéton digne de la guerre des étoiles
-          les déco de Noël en plein été
-          les écoliers en uniforme bien kitch à tous les coins de rue



Un détail qui nous fait bien marrer chez les Australiens est l’emploi récurrent de superlatifs se référant à « l’hémisphère sud ». Exemples : le plus grand centre commercial de l’hémisphère sud, le plus grand cinéma de l’hémisphère sud, la plus grande piscine de l’hémisphère sud, etc… En même temps, ils sont un peu le seul pays développé de l’hémisphère sud donc c’est pas bien compliqué d’avoir toujours la plus grosse b…


Week end à Venus Bay

Pour notre premier week-end, Adam nous embarque à la « beach house » de son père, 150 km au Sud-Est de Melbourne. Nous découvrons les environs pendant 2 jours et faisons connaissance avec le gardien de la beach house, Neo, qui s’avère être un cheval nain à forte personnalité…

Neo dégustant un verre de vin avec Barry, notre hôte (le père d’Adam).

Neo dégustant une peau de banane…


v     Balade à Wilsons Promontary National Park

La plage s’étendant au pied du mont Oberon.


La récompense après 1h30 de périlleuse ascension (Mont Bishop).

Adam et Nectaria 

Squeaky Beach (nommée d'après le couinement que fait le sable qu'on on marche dessus)

Sur le chemin du retour, nous croisons même un koala qui a décidé de camper sur le bitume !



Portrait d’Adam, Australien de père en fils depuis plus de deux cent ans !

Nous nous devons de marquer une pause dans le récit, pour donner un petit descriptif un peu plus appuyé d’Adam, le copain de Nectaria. En effet, il est de loin l’australien le plus authentique que nous ayons rencontré jusque là (tous les autres étant presque plus grecs qu’australiens !).
Adam travaille chez « Massaïdiz »  ( là, il fallait comprendre « Mercedes ») où il vend des gros camions. Il kiffe les trucks et tous les engins genre tracto-pelle qui dépotent. Outre le bricolage, un de ses passe temps favori est la recherche d’or. Genre comme nous on va aux champignons, ici ils sortent le détecteur et cherchent des pépites dans le « bush » (= la savane australienne). Gastronomiquement, il ne jure évidemment que par le Bbq (= barbie) et la bière.
Il consomme également différents sirops dont le conditionnement nous fait instinctivement penser à du Paic citron ou du Monsieur propre (ça fait bizarre de voir du paic citron au frigo !). Enfin, il a tjs un million d’anecdotes de camping à raconter ou d’astuces de survie dans le bush à dispenser. Par exemple, se promener avec une salière dans la poche pour lutter contre les sangsues, faire du pain dans une marmite en fonte sous le feu, ou encore bien prendre une grande respiration si on se fait happer par un croco :S


Adam promenant Neo à Venus Bay.

La construction du van

Après mûre réflexion, nous avons décidé d’acheter un van vide et de l’aménager nous-mêmes. L’oncle de Pâris possède en effet un atelier/usine que nous pourrons squouater le temps des travaux et Adam est chaud patate pour nous donner un gros coup de main.

Le van « à poil »


Isolation du toit pour éviter de se retrouver comme des crevettes dans un auto-cuiseur quand on traversera le désert.

Habillage des parois en moumoute soyeuse par l’équipe des filles.


Travaux de peinture divers et variés.

On range tout notre barda :

Et top départ : en ce mardi 11 Décembre, on est prêt pour 6 mois autours de l’Australie !